Vouzeron et la guerre de 1870

La guerre de 1870, souvent oubliée des mémoires est pourtant celle qui va générer la revanche de 14 pour la récupération de l’Alsace & Lorraine mais aussi à l’origine d’une nouvelle guerre civile en France.

La guerre de 1870 est aussi le premier conflit où des photographies sont réalisées
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Quand Vouzeron était Anglais…

Vouzeron a été au début XIIème siècle tour à tour Français et Anglais. Le Berry était une frontière de conflit entre le roi de France et les prétentions anglaises sur son royaume. Ainsi le célèbre roi d’Angleterre Richard Coeur de Lion, de retour de Croisade, déclencha une guerre dans le Berry dés 1194 pour récupérer les terres que Philippe Auguste, roi de France, s’était octroyé.

Les troupes anglaises à l’approche de la région de Vierzon ont pillé d’innombrables villages comme Lury, Reuilly et peut-être Vouzeron. Le roi Richard s’empara de Vierzon qu’il fit brûler. Le roi de France a essayé en vain de lutter contre cette invasion. Notre commune était à la séparation entre le Royaume d’Angleterre (en rouge sur la carte) et celui de France (en bleu). Une légende locale mentionne que les 2 rois se sont faits face de chaque côté de la rivière du Barangeon qui traverse notre village.

Cette guerre finit par la mort du roi d’Angleterre, blessé à mort au siège de Châlus (Haute-Vienne), en 1199. Il repose en France, son corps dans l’abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire) et son Coeur, embaumé, se trouve dans un reliquaire en la cathédrale de Rouen. La mort de son rival va permettre à Philippe Auguste de reconquérir « son » royaume de France, et de faire de Vouzeron une seigneurie. Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

Le gisant de Richard Cœur de Lion à Fontevraud

Malgré les divergences des historiens sur les dates précises (et notamment sur l’exactitude des chroniques de jean Froissart), on peut affirmer que tout recommence à Bordeaux en 1356 avec la terrible chevauchée du fils d’Edouard III d’Angleterre, Édouard de Woodstock prince de Galles, plus connu sous le nom de « prince noir ». Âgé de 26 ans et à la tête d’une troupe de 9000 hommes dont 6000 archers, il organise une nouvelle campagne après celle de 1355 pour gagner la vallée du Cher. Cette manœuvre n’a qu’un seul objectif : S’emparer de la capitale berruyère. Au cours de cette expédition, tout est prétexte aux vols, ravages, destructions ou enlèvements afin d’une part, subvenir aux troupes déplacées mais surtout rapporter de l’argent et des richesses. Arrivés à Bourges, les Anglais découvrent des murailles fortement défendues. Des escarmouches ont lieu mais cette ville fortifiée est imprenable, un siège est alors organisé. Plusieurs pillages sont menés dans la région notamment contre Châteauroux, Saint-Amand et Issoudun.

Représentation des fortifications de Bourges

En août, devant la résistance de Bourges et estimant que son butin est suffisant, Le Prince Noir décide de prendre la route de l’ouest en s’emparant de Vierzon. Il envoie également un détachement de 200 hommes explorer le nord du département jusqu’à la Loire.

Carte représentant les fortifications de Bourges

C’est peut-être suite à ce changement d’objectif, ou lors d’une reconnaissance dans le but de ravitailler l’armée principale que les Anglais ont attaqué notre village. Le seigneur Georges Damoiseau, seigneur de Vouzeron, tente une défense à partir de son château de la Motte. Nous n’avons malheureusement pas de descriptif de ce système défensif qui devait être situé sur une motte castrale. Souvent appelée « motte féodale », ce type de fortification était composée d’un remblai de terre circulaire. Entourée d’un fossé rempli d’eau, elle était protégée par une palissade généralement en bois. Un fortin y était aménagé avec une tour de guet analogue à un donjon. Ces ouvrages ont été érigés entre le Xème et XIIème siècle. Par la suite, certains châteaux en pierre ont été construits au même endroit. On peut supposer que cette enceinte ne pouvait accueillir que peu d’hommes et que face aux Anglais, le seigneur de Vouzeron savait que son combat serait voué à l’échec. Il sera d’ailleurs massacré ainsi que sa femme Marguerite et ses enfants, son château détruit et brûlé.

Représentation d’une motte féodale

Après avoir fait reposer ses hommes à Vierzon, le prince noir décide de longer le cher pour gagner Tours. Il s’empare au passage de Romorantin. Toute cette chevauchée se termine le 19 septembre à Poitiers où il remporte une victoire écrasante sur le Roi de France : 8000 soldats français sont tués, le roi de France Jean Le Bon est capturé. Il ne fut pas le seul prisonnier ramené en Angleterre, de nombreux Chevaliers berrichons eurent aussi une captivité difficile. Édouard III d’Angleterre exigera quatre millions d’écus d’or de rançon pour sa libération et des concessions de territoires.

Jusqu’au traité de Brétigny (le 8 mai 1360), les Anglais occupent la garnison de Vierzon. Suite à ce traité, le roi de France récupère une partie des territoires du Berry perdus mais doit abandonner le Poitou, la Saintonge, l’Aunis, le Périgord, le Limousin, l’Angoumois, le Ponthieu, c’est-à-dire un tiers de la France. Il faudra attendre ce traité pour que l’évacuation de Vouzeron par les Anglais soit actée. Cependant certains historiens mentionnent le maintien de la présence anglaise encore quelques années. Depuis cette période, le village de Vouzeron n’a plus été anglais.

Que reste-t-il de cette époque ?

Le chenil du Rallye de Vouzeron occupe le lieu dit « La motte » où se trouvait probablement le château. En 1693, un texte mentionne la présence sur cette motte d’une « maison seigneuriale » entourée de fossés et une basse cour. Une carte du XVIIIème siècle indique la présence de fossés autour de la Motte de Vouzeron. Aujourd’hui en regardant le chenil, il est relativement simple d’imaginer en observant les dénivelés et excavations du terrain, l’emplacement des constructions et l’entrée principale.

Carte indiquant les fossés circulaires autour de la Motte

L’historien Gaspard Thaumas de la Thaumassiere (1631-1702) a indiqué dans un de ses recueils : Que Guillemain Georges Damoiseau gît en l’église de Vouzeron. Sur son tombeau on lit cette inscription « Cy gît Guillemain Georges Damoiseau que les Anglais tuèrent en 1356 ». Malheureusement suite à l’incendie de l’église en 1870, puis surtout à cause des différentes restaurations et nouvelles constructions de 1875, 1878 et 1882 aucune trace ne subsiste de son tombeau.

Dans le cher de nombreux vestiges témoignent de cette Chevauchée. La trace la plus visible est à Bourges, où une croix « Croix Moult Joie » mentionne la résistance des habitants de Bourges face aux armées anglaises en 1356. Même si celle-ci est récente, durant des siècles de nombreuses croix se sont succèdées à cet emplacement pour marquer la victoire face à l’invasion anglaise.

L’histoire retiendra aussi qu’un des fils de Damoiseau, en étude à Orléans, échappa au massacre. Cet enfant, Jean Georges, devint conseiller et avocat général de Jean de France, duc de Berry et se qualifia, comme son père, seigneur de Vouzeron. Il permit, contre les Anglais, la reconquête du Poitou durant la guerre de cent ans bien avant l’entrée en scène de Jeanne d’Arc en 1429 et la victoire finale (1453). Quant à Édouard de Woodstock, malade, il va mourir en 1376 en Angleterre sans jamais avoir pu régner sur son royaume, son père ne décédant qu’un an après.

Le gisant d’Édouard de Woodstock à la cathédrale de Canterbury en Angleterre.

Article de Jean Lasson (Histoire & Traditions Vouzeron & Sologne).
Remerciements à :
Mme Beaudouin de l’École nationale des chartes (Documents),
Mr Rossi (Illustrations).

Loup ! Reviendras-tu à Vouzeron ?

Au début du XIXème siècle, les paysans de Vouzeron doivent accentuer l’élevage pour pouvoir se nourrir et développer le commerce. Un inventaire de 1800, mentionne la présence de 200 moutons et 600 agneaux afin d’augmenter les cheptels. Cela pose un problème car le loup est omniprésent ! Voici son histoire passée sur notre commune mais peut-être aussi le retour de sa présence.

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La Gare et le Tacot

Tout commence par une conversation bien mystérieuse : Vous pouvez venir me chercher ? Où çà ? A la gare de Vouzeron… Pourtant habitant à Vouzeron depuis plusieurs années, et même dans la proche région, je n’ai jamais entendu un bruit de train qui circule, je n’ai jamais vu une voie ferrée et encore moins un passage à niveau, ni même un panneau ou signal…
Il faut remonter au début du siècle précédent pour comprendre ce mystère.

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L’Eglise de Vouzeron

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Vouloir présenter l’église de Vouzeron, c’est présenter le village lui-même, puisque celui-ci est étroitement lié à l’existence de celle-ci. En effet, il est impossible de parler de Vouzeron sans citer le texte de l’an 843, dans lequel, par une donation faite par un chevalier dénommé Ambran à l’abbaye de Dévres, il cédait une église dédiée à Saint-Martin, situé dans la villa de Vouzeron avec la terre labourable qui en dépendait. A cette époque, les nobles chevaliers donnaient largement aux œuvres pieuses…

 

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Les croix du Village

Parmi les croix et calvaires qui se dressent dans nos villages, nous pouvons classer ces témoignages de la foi chrétienne en trois catégories :

  • Les croix de carrefour.
  • Les croix de mission.
  • Les croix des cimetières

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Le moulin Chartier

Déjà en 1610 une charte de l’abbaye de Saint-Sulpice en fait mention, puis en 1723 lors de la vente de la seigneurie de Vouzeron “la maiterie et le moulin Chartier”. A signaler la différence des orthographes rencontrées soit le Moulin Chartier ou le Moulin Chertier.

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Le Château de Vouzeron

On parle souvent du château de Vouzeron, mais le domaine comprend en fait 2 châteaux élevés à proximité d’ une motte : le Vieux château ou Petit château, et, tout proche de celui-ci, le Château neuf ou Grand château, bâti entre 1887 et 1893. Cette article traite essentiellement de ce château, qui est la continuité des modifications faites par un banquier, le baron Eugène Roger, au développement de la commune de Vouzeron.

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